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La nature des choses

De nouvelles habitudes pour la rentrée? Gagnez du temps et de l’énergie… et cessez d’en perdre au fil des mois!

Comment inverser le mouvement inexorablement négatif du travail pour beaucoup de travailleurs? Pour une grande partie d’entre eux (y compris ceux qui affirment s’épanouir au travail), le travail est une phase de « vidage », d’épuisement d’une énergie qui sera reconstituée lors de week-end, vacances voire arrêts maladie. Alors, bien sûr, le travail peut être un lieu de valorisation, de lien social, voire de rapports humains constructifs, de rire etc. Dans tous les cas, voici 3 pistes possibles pour modifier certaines habitudes… qui vous feront probablement gagner en énergie si vous êtes concerné.e.

1-Bien dormir, donc se coucher tôt… en ayant une motivation pour se lever le lendemain!

De plus en plus de personnes se couchent tard, souhaitant échapper à diverses contraintes par le jeu des réseaux sociaux. Le « raisonnement inconscient » est souvent celui-ci: puisque la journée ne m’appartient pas et que ma frustration est grande, je refuse de me coucher, et je profite de l’instant présent pour m’évader. Ce type de comportement proche de l’addiction, souvent lié aux écrans, est très coûteux en terme de sommeil. Bien sûr on peut aussi faire d’autres choses qui nous éloignent de l’heure raisonnable du coucher pour nous… Et nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne: les spécialistes du sommeil notent deux types de comportements à l’égard du sommeil: les couche-tôt et les couche-tard. Dans les deux cas, une fois qu’on a repéré son profil, il est préférable de le respecter.

Oui, mais si justement on ne veut pas retourner au travail sans avoir bien profité de sa soirée, de son temps libre?? Voici une proposition, afin de modifier cette association d’idée « arrivée au travail=fin du plaisir »:

Si le sommeil vous stresse, ou si vous voulez profiter, il faut ré-associer dans votre inconscient (pour avoir envie d’aller dormir quand c’est le moment, et éviter d’essayer de se raisonner… ce qui ne marche pas, en général!:) positivité et travail. Plus facile à dire qu’à faire dans certains cas, mais il n’est pas nécessaire de transformer toute votre représentation du travail: vous pouvez par exemple vous concentrer sur quelque chose que vous avez volontairement laissé au travail et qui sera agréable le lendemain lorsque vous le retrouverez. L’idée est de relier « être au travail » avec un élément positif et visible dès votre arrivée. C’est un ancrage à mettre en place. Lorsque je travaille ce point avec des patients, les idées qui viennent de l’inconscient sont extrêmement variées: certains pensent à une plante laissée au travail et agréable à regarder, à arroser avant de commencer toute tâche professionnelle. D’autres à un flacon d’huile essentielle qui sera rapidement ouvert le temps d’une courte méditation matinale en arrivant au travail. D’autres à une page favorite qui s’allume dès qu’ils arrivent et qui donnent une ou deux minutes d’infos sportives. Certains s’organisent par deux ou plus: chaque matin une ou plusieurs personnes racontent une histoire drôle, volontairement potache, avec interdiction de chercher sur internet bien sûr.

Une patiente même m’a récemment dit qu’elle peint un tableau, progressivement, sur son lieu de travail. Chaque matin en arrivant 5 minutes en avance, elle commence par cette méditation: se poser face à la toile, laisser venir l’intuition (elle ne regarde ses mails que plus tard dans la journée, et communique très peu avant ce moment déterminant dans son rythme) et faire un trait, parfois plus, parfois à peine un geste. Le plus souvent, ces éléments positifs par lesquels commencer la journée se situent au niveau du poste de travail, mais pas toujours: ce peut être une balade qui mène au travail, une petite pâtisserie sur le chemin, le sourire de quelqu’un… Dans tous les cas, se coucher est associé à retrouver sur le lieu de travail avant toute chose un élément agréable. Après quelques semaines de ce nouvel ancrage (habitude associée à une sensation positive), vous devriez noter que les sensations et le sentiment de fatigue sont nettement améliorés… Il n’est donc pas nécessaire de « changer sa conception du travail », mais de rééduquer l’inconscient à avoir envie de se lever, et de bien profiter (donc en étant reposé) de ce moment matinal, plutôt que de repousser le moment du coucher, car « il n’y a rien de bien folichon demain matin » (pensée inconsciente).

2-Sachez dire « non », ou acceptez d’observer que vous ne savez pas le faire!

Savoir dire « non » c’est mettre des limites, s’affirmer, et aussi cesser de vouloir sauver les autres, être valorisé à leur regard etc. Cela dit, savoir dire non n’est pas si facile, et si la psychologie pouvait nous aider à changer à tous les coups, ça se saurait! Néanmoins elle nous aide à observer, et c’est déjà beaucoup. Dans un premier temps, est-ce que je prends bien conscience de cette tendance à ne pas refuser, ou suis-je dans le déni? Ensuite, est-ce que je veux changer cela, ou continuer d’être reconnu (et parfois pas du tout en fait, car les autres peuvent penser que dire « oui » à tout est agréable ou positif pour moi) en acceptant tout? S’il est difficile pour vous de dire « non », de vous limiter à votre seul travail, de ne pas vous laisser marcher sur les pieds, alors simplement, comme si vous aviez une caméra sur l’épaule, observez et notez ces situations. Choisissez une semaine précise, prenez un carnet et notez, une fois, dix fois, dès que possible ces cas où vous en avez fait plus. Mais ne le faites pas pour rien: notez également ce que vous y avez gagné concrètement. Là où ce sera important, c’est moins maintenant que dans quelques mois: dans quelques mois vous verrez que les calculs inconsciemment faits (je fais ceci, on me le rendra un jour) généralement ne tiennent pas: ne jamais dire « non » n’indique pas que vous demandez à être aidé.e parfois, au contraire: avec le temps les autres vont estimer normal que vous en fassiez plus… parce que dans leur esprit « ça vous occupe », « ça vous valorise », ou pire « vous n’avez pas de vie autrement ».

Le jour où vous vous sentirez prêt.e à dire non, via une lecture, le bon moment ou un travail thérapeutique, des techniques simples peuvent permettre de formaliser ce moment, pour qu’au début il soit balisé et plus rassurant. La CNV dans ce cas peut-être utile. L’hypnose bien sûr également.

3-Ne calculez pas vos vacances!

On le lit partout: « prévoyez vos vacances, comptez les jours ». Non! Bien sûr qu’il est important de prévoir de se ressourcer. Mais c’est au travail que vous devez trouver des sources d’épanouissement et de joie. Au maximum, fêtez des choses, soyez spontané.e, même si ce sont des instants brefs, difficiles à repérer. Rendez votre travail attractif, motivant, ludique. Le plus passionnant des emplois peut être déprimant, et la plus anodine des tâches peut être rendue minutieuse, artistique par une personne qui la vit comme une méditation, une occasion d’être pleinement présent. Ce point peut sembler bien abstrait, et comme de nombreux ouvrages en parlent (dont certains de Fabrice Midal ou Mathieu Ricard), le mieux est que vous voyiez dans votre cas précis ce qui est possible…

Très belle rentrée à toutes et à tous!