Avertissement: j’ai choisi de ne pas censurer ma plume pour cet article, et tant pis pour google, son référencement pro-analphabète et le reste. Si vous ne voulez lire que des choses faciles et que vous savez déjà, cet article n’est peut-être pas l’idéal. Sinon, bienvenue dans un petit monde « HP ».

 1-Je veux mon étiquette!

Certains diront que c’est un progrès, d’autres que c’est une mode: quand on ne nous étiquette pas, c’est comme si nous avions un conditionnement qui nous pousse à en rechercher une. Quelle est notre identité, qui nous sommes. Le développement personnel surfe sur cette tendance forte, en même temps que nous avons progressé en psychologie de manière indéniable. Les rayons des librairies sont remplis de ce type d’ouvrages. « Êtes-vous surdoué, êtes-vous hypersensible? Votre ex est-il/elle pervers narcissique? Protégez-vous des personnes « toxiques » ». Or nous savons bien que des traits de caractères ne sont pas ce qui nous domine à 100% en permanence, ou alors dans de rares cas. Mais nous voulons « savoir », être « fixé ». « C’est (donc) la faute à l’autre », sans que notre ego soit prêt à accepter que notre mode de vie nous rend globalement encore de plus en plus individualiste, et de plus en plus incapable de nous remettre en question, ou alors de manière maladive: ce que l’ego gagne, la confiance en soi le perd. Ce que je cultive en surface ne croît pas en profondeur, au contraire. Il faudra dépasser cette vexation (qui n’a pas lieu d’être: nous ne sommes pas ce système économique, mais il nous fait) pour grandir, pour dépasser les étiquettes: « je suis » signifie que je deviens sans cesse… et dès que je fixe les choses, elles cessent de vivre.

2-HP, mais encore?

Quid des « hauts potentiels », aussi appelés, surdoués, zèbres?

On sait d’eux plusieurs choses:

Tout d’abord il y a au minimum les « HP » linéaires, et les complexes. Plus qu’une petite distinction, un monde d’écart parfois. Un « HP » linéaire est une personne ayant un QI supérieur à 130 (selon les tests WISC pour un enfant, WAIS pour un adulte) et mathématiquement, analytiquement très rapide, avec généralement une pensée en arborescence. Un HP complexe sera quant à lui généralement plus hétérogène dans ses compétences cognitives, dont une fréquente sera l’hypersensibilité. D’expérience, on dira qu’il y a parfois des HP totalement coupés de l’expérience sociale (par exemple pour des « raisons » de protection), purement mentaux, et d’autres très sensibles. Est-ce à dire que les seconds sont émotionnellement globalement plus intelligents? Pas forcément! Et c’est là que ça se complique!:) En tous cas, les « HP » représentent en théorie 2% de la population, et une majeure partie d’entre eux s’ignore. La raison principale: être « HP » n’est pas la manière la plus facile de s’intégrer en société, surtout si les parents de l’enfant concernés ne sont pas à l’écoute, ou simplement manquent de tact (et il en faut pour un HP… et pour un enfant en général!:). Un grand nombre de HP restent donc incompris, et vivent en mimétisme/imitation des autres. Instinct grégaire et recherche d’un sentiment d’appartenance oblige. Bien souvent, les manières de vivre « normales » leur semblent lentes intellectuellement, et absurdes sur le plan des valeurs et des habitudes. Mais pour passer inaperçu, et par tristesse et épuisement de ne pas être compris, les « zèbres » (un autre nom pour ne pas dire « HP ») font semblant.

ATTENTION: Ce n’est pas parce que quelqu’un est « décalé », qu’il est HP. « HP » renvoie à une appellation post test. C’est le résultat d’un test, et pas une manière exotique de ne pas se remettre en question et de camoufler des « problèmes »… Je reparle de cela dans un article sur « l’échappatoire spirituelle », comportement à la mode et qui consiste à faire passer des défauts pour des grandes qualités incomprises: grande spécialité de l’ego sous couvert de développement personnel.

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3-Le piège: s’adapter à « n’importe quoi », et toujours plus vite!

Le piège: à force de s’adapter émotionnellement et/ou intellectuellement aux autres, du fait de leur sensibilité hors pair, les zèbres (HP) peuvent parfois devenir de purs produits (très performants!) du système, s’oubliant totalement. En étant inadaptés à la vie en société mais très intelligents analytiquement, ils peuvent devenir suradaptés à tout système, jusqu’à en perdre tout autre repère. (Direction à terme: burn out, dépression et autres). On rappellera pour la triste histoire que les principaux nazis du procès de Nuremberg eurent des évaluations de QI, et que les résultats était particulièrement élevés. Une personne avec un haut QI n’est pas forcément en phase avec ses émotions, et un enfant interdit dans ses émotions et violenté est une vraie bombe à retardement, tout comme un enfant battu (depuis des décennies, on ne compte plus les études et livres sur la question, notamment toute l’œuvre remarquable d’Alice Miller). Or le challenge pour nous n’est pas celui de l’entreprise violente et déshumanisée, mais celui de la vie: comprendre que vivre dans une époque comme la nôtre est une invitation à dépasser le mental, à nous relier au corps, à notre être profond. Nous savons désormais qu’en terme de probabilité, toute personne « normale » a désormais (et crescendo) peu de chances d’arriver en retraite sans avoir eu un épisode de maladie catastrophique, et ces pathologies pour grande part sont liées au mode de vie. Les HP plus que d’autres ont toutes les raisons de ne pas foncer joyeusement dans le mur comme les autres en criant « y’a pas le choix! ». Lorsqu’il était encore bien jeune, l’auteur de ces lignes passait son temps à gérer son stock de boules quiès (du fait de son hyperacousie), et à se persuader de se « mettre » à niveau, de cesser de penser, et d’adhérer à ce système économique qu’il ressentait comme violent, mais aussi absurde, aberrant et surtout aveuglément immature. De là sans doute il a fait certains choix, dont celui de se couper en grande partie de ses émotions et besoins réels, pour parvenir à survivre dans ce système, et trouver une place… sans doute en lien avec un besoin d’étiquette et de lien social. Heureusement pour lui tout ce cirque n’a pas duré!

Success in business – self development

Du succès dans les affaires…

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4-Un point de départ difficile: une invitation à grandir!

On ne compte plus les auteurs qui le disent (François Roustang, Milton Erickson, Osho…): la question est beaucoup moins de savoir qui je suis que de me mettre au travail pour grandir et être à la hauteur des événements de ma vie… qui me font grandir et transformer des poids en richesse et en légèreté. Prendre appui sur la connaissance de mes composantes identitaires est une chose, les utiliser pour accuser les autres (« je suis sensible, les autres ne le sont pas, c’est de leur faute s’ils ne sont pas sensibles, ils sont toxiques ») en est une autre…

Parvenu à un degré passable de maturité émotionnelle, tout un chacun acceptera probablement l’idée que la domination sans partage du mental et de la valeur argent ne sont pas des bienfaits indiscutables… Dès lors, ceux qui sont encore plus doués mentalement doivent se poser la question: que voulez-vous faire de ce don? Le mettre au service de ce système économique, ou profiter de ce que ce don vous donne à voir les conséquences néfastes du tout mental, pour vous reconnecter avec vos émotions, et travailler sur vous à partir d’un guide plus fiable: le corps. Car contrairement au mental le corps est solide, plus archaïque, plus fiable. Il nous dit des besoins que nous pouvons mentalement ignorer dans une certaine mesure, mais il nous rattrape toujours.

5-S’écouter, et suivre la vie.

Être HP n’est pas une chance ou une malchance, mais une invitation. Que faire de ce « cadeau », qui peut sembler empoisonné au premier abord (et pendant longtemps!)? Peut-être qu’on peut le lire comme une invitation à s’écouter et à peser plus lourdement que d’autres dans le changement de civilisation dont nous avons besoin. Et pour ce faire, nous avons principalement et essentiellement besoin de grandir, de nous à nous: dépasser cette peur de tout (ne pas avoir de retraite, être à la rue, ne pas pouvoir s’en sortir si… blablabla) qui indique un âge mental qui ne dépasse pas l’adolescence pour tant de monde de l’aveu de tant de psychologues, intellectuels et sages. Non pas déterminer qui est toxique et qui ne l’est pas. Non pas nous enfermer dans des monastères. Non pas dresser notre portrait narcissique chez un psy pendant des décennies, car l’ego est le contraire de la véritable confiance en soi (qui provient du corps et de son exploration concrète!), et comprendre aide parfois à changer, et parfois l’empêche aussi! Mais revenir à notre corps, nos émotions, leurs mouvements perpétuels et ces occasions richissimes de les vivre, d’observer leurs évolutions dans le miroir des autres et des événements. Et parfois l’autre est un miroir qui a pu sembler violent, malveillant, c’est vrai.

Rien n’est plus triste qu’un parent qui veut que son enfant HP soit adapté au système scolaire (particulièrement violent en France) et économique. Et rien n’est plus normal: il pense bien faire quelque part! Et il n’y a pas lieu de lutter ou de condamner. Une transition s’amorce et il est plus que souhaitable que le changement se fasse rapidement. Jamais probablement l’être humain n’a été aussi domestiqué tout en étant aussi convaincu qu’il était libre. L’évolution qui mène à ce que tous ou presque soient HP ou reliés à d’autres catégories comparables par leur richesse est inévitable, logique, et peut être sentie sur certains terrains. On peut tout à fait imaginer massivement des humains hauts potentiels sur le plan musical, sur le plan des mouvements, sur le plan aquatique même, pourquoi pas. Cette diversité, cette richesse, faut-il la cataloguer et la mettre au musée au fond de soi, ou la cultiver? Nous avons pollué les fleuves et les nappes, les terres et les pôles, mais notre sol intérieur reste plus fertile que jamais…

6-Nous sommes tous HP ?

Enfin, il me semble évident que chacun, plus ou moins profondément, est HP. Là encore et plus qu’ailleurs je me désolidarise profondément des psychologues et psychiatres: je ne suis pas, nous ne sommes pas, pour nombre d’entre nous, des doux rêveurs, en marge de professionnels sérieux. Le développement personnel ne m’intéresse pas. En bon professionnel des thérapies alternatives, je croise malheureusement très rarement des « médicaux » avec un intellect solide ET avec une sensibilité réelle. Le monde médical a massivement plusieurs wagons de retard, un retard énorme, dû à des valeurs (hiérarchie, ego et manque de confiance, absence de travail sur soi, héritages, ambitions économiques, manque d’humilité et d’ouverture d’esprit, enjeux du scientisme déguisé en science) et un mode de raisonnement archaïques. Nous n’avons pas à rougir de ne pas avoir des diplômes obtenus dans des universités qui sont de vrais lieux de compétition, de guerre et où on apprend encore que le corps est une mécanique, ou que l’inconscient est compréhensible analytiquement, purement mentalement. Nous sommes tous HP. Tous ou presque, nous avons reçu des éducations encore sauvages, violentes. La roue tourne et progressivement si pour des raisons inavouables le QI va continuer de baisser, un nombre de plus en plus grand de HP va émerger, et il n’y a pas de raison de se concentrer sur les hauts potentiels intellectuels analytiques-logiques: de nombreuses autres formes d’intelligence existent (voir la thématique des intelligences multiples, par exemple).

7-Cultivez votre jardin!

HP intellectuel, HP émotionnel ou autre, peu importe: trouver vos sols fertiles, cultivez-les par plaisir d’être avec vous, par plaisir d’être avec les autres, et n’oubliez pas aussi de cultiver vos sols moins riches/attirants: il se pourrait bien que ce soit eux, apparemment « moins doués » qui en fait soient ceux qui contiennent les plus grands potentiels. Comme disent plusieurs adages orientaux: derrière la plus grande blessure/tristesse/peur, il y a la plus grande lumière. La métaphore du terrain à cultiver est sans doute même à prendre au premier degré: nos sols intérieurs, nos sols extérieurs. Et comme disait Goethe (ce passionné de botanique, auteur de l’étonnant La métamorphose des plantes qui a inspiré Nietzsche), enfin, à son dernier souffle, « plus de lumière! » (Mehr Licht). Lâchez les lumières des écrans et allez à la rencontre de vos lumières intérieures, seul, au dedans, dans la nature, au contact des autres… De là sans doute aussi nos enfants seront-ils plutôt des lumières… ou des lampadaires, via cette puissante addiction hyper destructrice des écrans qui (en tant qu’addiction!) n’est qu’à l’image de carences affectives et autres démissions parentales tellement normales, c’est-à-dire si peu assumantes des potentiels cachés de chacun des parents. Allez vers vous!

Important

Je ne suis ni médecin, ni psychologue, ni psychiatre, ni psychothérapeute. Je ne fais donc pas de diagnostics, ne soigne pas et ne guéris pas. Ces pages sont données dans le cadre d’une démarche de bien-être à l’exclusion de tout objectif médical (ou paramédical) et ne peuvent en aucun cas se substituer à un avis médical. Elles ne dispensent en aucun cas de consulter un professionnel de la santé, chaque fois que cela est nécessaire. Seul un médecin est habilité à poser des diagnostics, prescrire, modifier ou supprimer tout traitement médical. Toute question relevant du domaine médical est à poser à votre médecin traitant.


Eddy Mannino

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