Groupe d’hommes en Drôme-Ardèche.
C’est le gros avantage d’une cassure, d’une dépression, d’un burn out: sentir qu’on est vraiment perdu. Ne plus faire semblant, ne plus être dans l’illusion et le déni. Dès lors la seule question est: vais-je en profiter pour me retrouver, ou vais-je être récupéré par le système dans lequel j’étais, à l’identique ou presque? En philosophie (chez Deleuze ou Foucault), on parle de ligne de fuite lorsqu’on profite de cette cassure pour retrouver le chemin de la vie. Et souvent d’une santé durable, du coup. Ne plus faire le bon toutou, le bon fils, le bon élève. Trouver le courage d’aller vers son intuition, vers son chemin. Souvent impossible d’un coup. Mais la vie nous donne une dimension de progressivité, d’opportunités, de discrétions pour amorcer ce virage, et cette dimension, c’est le temps!
Ainsi donc nous avons des occasions de sentir, tester, nous trouver-retrouver. Faire le tri entre ce que nous défendions hier encore et qui nous insupporte aujourd’hui, nous a domestiqué, a pompé notre énergie, refoulé nos saines colères, nos points de vue, au service de la paix à tout prix (au travail, en famille, dans le couple etc), de la douceur castratrice, du wokisme, du féminisme, de tous ces « ismes » très français, très malades, qui refusent de voir la réalité masculine contemporaines: plus de 75% des morts d’alcoolisme et par suicide sont des hommes, plus de 95% des SDF. Mais les médias continuent de lyncher sur la voie publique tout ce qui est masculin. Il faut être doux, aimable, bienveillant. Tout cela ne nous parle pas. Nous ne voulons plus de ces dogmes qui deviennent vite des poisons quand ils ferment à toute spontanéité, à tout accueil de ce qui est là, et donc créent littéralement le mal, le vice par le refoulement. Un groupe d’hommes n’est pas un groupe anti-femmes, ni un groupement économique ou politique. C’est un espace de rencontre d’hommes géographiquement proches, hors technologies, pour faire avec nos différences, nous mettre en chemin vers soi à travers l’autre, et plus globalement vers la vie en nous.
Merci donc aux cassures, ruptures, coupures, occasions de trouver des nouvelles nourritures, de comprendre dans quoi nous étions pris. Le film « Ceux qui travaillent » pour certains hommes; un bon livre de Paasilinna pour d’autres. La nature pour d’autres encore, ou un étude d’Emmanuel Todd, qui sait. Une possibilité parmi tant d’autres? Groupe d’hommes. A l’abri du business et du chiffre d’affaire, du faux sourire. Le groupe d’hommes est payant, mais chacun y donne ce qu’il peut, en argent comme au reste. Confidentialité, confiance, reliance, verticalité. Pas de rituel bizarre, pas de règles compliquées. On vient là se relier à d’autres, hors les modalités habituelles de reconnaissance sociale (salaire, prestige, voiture, vêtements etc), voir comment nous sommes vraiment des hommes, en étant simplement là, en pelant progressivement l’oignon de nos complexités, mensonges personnels, personnalités. Tranquillement, chacun son rythme, sans conseil, diagnostic, interprétation ni volonté d’avancer en quoi que ce soit. Chacun comme il en a besoin, entouré des autres dans des moments de partage, d’épreuves agréables, valorisantes, aventureuses, bref humaines.