Le groupe accueille des hommes un vendredi par mois en fin d’après-midi et début de soirée à Valence (Drôme, limitrophe Ardèche) ou dans un autre espace (intérieur, extérieur, pour rencontre, rituel ou autre). C’est un espace de partage en présence autour d’une régularité pour un petit groupe de moins de 8 personnes, riche des diversités des participants. La participation est de 20 euros pour une durée de 2 heures. Une participation de soutien peut être supérieure, et un tarif réduit est possible pour les hommes dans le besoin.
Nous prenons un temps entre hommes pour revenir à nos simplicités, nos besoins, notre humanité, sans nous prendre pour des vieux sages, mais sans nous dénigrer. Au programme: micro-méditation, invitation à s’exprimer (facultatif) sur un thème, par exemple: nos ressources positives d’hommes, c’est quoi, et comment les exprimer dans un monde aseptisé, castrateur, moralisateur? Cet espace n’est pas au service de valeurs-pratiques majoritaires comme la communication, la psychologie ou la bienveillance à tout prix. Chacun s’exprime en son nom sans avoir à adhérer à ce type de valeurs-pratiques, qui ne sont qu’UNE possibilité.
La proposition d’une groupe d’hommes s’articule autour de plusieurs principes, qui sont une proposition a priori.
1/Le groupe accueille uniquement des hommes, sauf rencontre extra-ordinaire. Il est donc ouvert aux individus officiellement nés de sexe masculin, de 18 ans et plus. Ceux-ci s’engagent à s’exprimer en écoutant les autres avec ouverture, et en pesant leurs mots comme une vraie richesse. Le groupe a un principe fondateur: la Vie, et non la réussite individuelle purement économique. L’objectif du groupe n’est ainsi pas d’établir un réseau professionnel. Le groupe n’est pas l’espace d’une idéologie particulière. Il est ouvert aux hommes de toutes origines, confessions et nationalités, sans discrimination ni dogme d’aucune sorte (religieux, politique etc.). Ce n’est pas un groupe de thérapie ou de formation, ni un mouvement politique, mais un espace d’échange et de partage.
2/Le groupe respecte le principe de confidentialité. Chaque échange reste au sein du groupe, ainsi que l’identité des participants.
3/Le groupe n’autorise pas les violences dommageables. Il est possible d’exprimer sa colère, comme toute émotion. Il n’est pas possible de harceler, d’invectiver, ou de frapper des personnes ou des objets. Le groupe ne condamne pas les violences. Il n’est pas un espace de condamnation, de jugement ni de censure. Il fait état des violences psychologiques tout autant que des violences physiques pour contribuer humblement à les dépasser lorsque cela est possible.
4/Les membres sont invités à s’exprimer à la première personne du singulier (« je ») quand ils le peuvent, en priorité.
5/Les membres sont également invités à exprimer et développer un sens collectif afin de ne pas entretenir l’écueil dominant d’une psychologie ultra individualiste. De la même manière, aucun accent n’est mis sur le fait de savoir « bien communiquer » verbalement, véritable obsession actuelle qui nuit à la spontanéité et la simplicité. La parole hésitante, timide, le silence, la sobriété sont également possibles, pour redonner sens et vie à la parole. Le groupe d’hommes est un groupe de partages et d’être-là entre hommes se soutenant, davantage qu’un espace de communication verbale au sens strict. Des guidages, propositions, activités jalonnent les séances via l’animateur et sont facultatifs.
6/Le groupe ne s’oppose pas à un ou des groupes féministes ou féminins. Sa visée est d’accompagner et de poser du masculin et des points d’aide et d’ancrage au masculin et plus globalement aux hommes, en lien avec les femmes, hors de toute grille de lecture binaire (« hommes bourreaux/femmes victimes » etc). Le groupe est masculiniste dans le sens noble du « isme »(1); il ne prétend aucunement que les hommes sont un groupe homogène, ne s’appuie pas sur un ressentiment à l’égard des femmes ou du féminisme. Il tente d’accueillir les expériences de chacun pour grandir avec elles, à travers nos résistances, limites, en reconnaissant nos faiblesses pour les laisser et faire devenir des forces.
7/La déconstruction ne fait pas partie des objectifs prioritaires du groupe. Les hommes en difficulté dans leur identité d’homme sont évidemment les bienvenus.
8/Le groupe s’attache à des échanges les plus vrais possibles, sans pression ni jugement. La notion de vérité, de parole vraie est importante.
9/Chaque membre est invité à s’exprimer en respectant la parole des autres. Il n’y a pas d’obligation de s’exprimer.
10/Le groupe œuvre pour la vie et non le cynisme, la négation ou la résignation. Tous ces éléments sont néanmoins bienvenus pour être conscientisés et apporter un soutien le plus complet et réaliste possible. La condition difficile des hommes actuellement invite au courage, à l’affirmation, à l’écoute ensemble, ce à quoi le groupe entend humblement participer.
11/Le groupe vise plus largement un équilibre, des rencontres, un apaisement des relations hommes-femmes au sein d’une société vivante, diverse et dynamique.
12/Cette charte peut être modifiée autant de fois que nécessaire, afin d’avancer dans l’établissement d’un masculin vivant, au service d’une société vivante.
(1) le « isme » (« soufisme », « socialisme »…) s’attache originellement à 3 quêtes: le beau, le vrai, le bien. Ce n’est originellement pas un catalyseur des haines et des frustrations d’individus s’identifiant à un groupe au détriment d’un autre. En ce sens d’affirmation du beau, du vrai, du bien, de non-réaction, de non-ressentiment, nous voulons bien parler de masculinisme.
« Notre Père en hébreu se dit abinou. Cette expression est construite sur le radical ab qui signifie « père ». Or, le même mot relu eb, par transformation de voyelles (que la tradition hébraïque nous autorise, puisque les voyelles ne sont pas fixées dans le texte
original) a pour signification « la jeune pousse végétale », « la verdure », « le fruit ». (…). On serait tenté d’associer le père à l’ancien solidement établi, alors que la « jeune pousse » évoque le nouveau, le renouvellement.
Le « Notre père », manifeste révolutionnaire de Jésus l’hébreu, Pierre Trigano, page 20
« La vie n’écoute pas votre logique. Elle poursuit son propre cours, imperturbable. Vous devez écouter la vie ; la vie n’écoutera pas votre logique ; elle ne s’en soucie pas. Quand vous allez dans la vie, que voyez-vous ?
Une grande tempête arrive et de grands arbres tombent. D’après Charles Darwin, ceux-ci devraient survivre, parce qu’ils sont les plus solides, les plus forts, les plus puissants. Bien sûr l’arbre se bat : il ne veut pas céder, abandonner. Pourtant, il tombe, il meurt, il ne vit plus, toute sa force a disparu. La tempête était trop forte -la tempête est toujours trop forte- parce qu’elle provient du Tout, tandis que l’arbre n’est qu’un individu. Puis, il existe des petites plantes et de l’herbe ordinaire. Quand la tempête fait rage, l’herbe cède :la tempête ne peut pas lui faire de mal. Elle peut tout au plus lui donner un bon coup de nettoyage. Une fois la tempête passée, les petites plantes et les herbes s’élèvent et dansent de nouveau. »
Le Courage, Osho, page 14